Coulisse du 23 octobre 2007
Avignon c'était bon !
Quel slogan !
Il a fallu pourtant en trouver un nouveau toutes les 2 minutes pour essayer
d'intéresser les gens dans la rue pendant le festival.
C'était une de mes grandes craintes de ce festival : aller dans
la rue au contact des gens pour leur parler du spectacle. Et finalement
j'ai découvert que c'était un vrai plaisir parce que les
gens venaient pour ça et qu'ils écoutaient volontiers entre
deux machouilles de salade de chèvre chaud.
Oui car une bonne technique pour Avignon c'est d'aller rencontrer les
gens en terrasse à l'heure du midi ou bien de l'apéro. De
distinguer le touriste qui vient uniquement pour visiter la ville et le
mordu de théâtre. Ceux qui prennent le plus de temps, ce
sont les étrangers qui nous écoutent pendant 5 minutes faire
notre speach, qui nous écoutent gentiment en hochant de la tête
pour marquer leur intérêt (et sans doute pour nous encourager)
et qui à la fin de l'échange nous disent
" oh
sorry
,but we are
". Bon je n'écoute pas la suite et je leur
bredouille dans mon anglais parfait (oui car je prends des cours au Greta
depuis quelque temps)
"Oh my god! I think it's too difficult
for you because the spectacle is in french as Molière and Chateaubriand".
Pour vous dire un peu comment se passe un
festival d'Avignon.
La première semaine est très calme, car le festival commence
alors que les vacances ont à peine commencé. Puis la semaine
du milieu se remplit très bien et vers la fin on ne voit plus que
des comédiens qui distribuent des flyers dans la rue. (Je dis flyer
parce que ma présidente dit que ce n'est pas un tract ! D'après
elle, le nôtre a l'avenir d'un collector, alors qu'un tract est
jetable trop facilement)
Pour ma part la première semaine a
été difficile car j'avais des angoisses dès le matin
jusqu'au moment de la représentation.
Qui va venir ? 870 spectacles sur place,
tellement de choix ; pourquoi venir voir mon spectacle plutôt qu'un
autre ? Finalement le vendredi, premier jour du festival, il y avait 11
personnes dans la salle, mais le samedi il n'y en avait que 2 : deux amis
qui étaient gênés que je ne joue que pour eux et je
les comprends bien. Nous avons donc annulé d'un commun accord et
ils sont revenus le lendemain. Mais à partir de là ce n'est
jamais descendu en dessous de 15 et c'est même monté jusqu'à
47.
Ce qui me fait dire aujourd'hui que je suis
content pour une première expérience, seul sur scène.
Seul mais pas tout à fait. Je dois une fière chandelle à
Myriam Sintado qui a bien voulu venir pendant tout le festival m'encourager
certes, et qui a même fait plus que ça : aller voir les gens
dans la rue, les rencontrer, faire la promotion du spectacle.
Evidemment il y a aussi Hélène qui par son suivi à
800 km de distance suivait les réservations sur Internet, les articles
de presse et m'encourageait aussi par SMS.
Isabelle et les enfants qui sont descendus ont été un grand
réconfort. Les nuits étaient plus courtes certes quand mon
fils (1 an) se réveillait la nuit, et décidait que la journée
commençait à 6h00 du matin
mais globalement leur présence
a été bénéfique.
Christian et Graciella dont j'ai fait la connaissance à Avignon
et qui ont permis que le début de ce festival se déroule
le mieux possibleJ'avais joué une vingtaine de fois mon spectacle
et je connaissais la bonne réaction du public, mais le public d'Avignon
est particulier car très changeant. D'un jour à l'autre
il peut être très présent, fatigué ou bien
d'un enthousiasme débordant.
Il y a même une fois des gens qui ont vu un message dans le livre
d'or de leur hôtel "Il faut absolument aller voir Moïse
le retour". Ça fait toujours plaisir car le travail de communication
c'est surtout le public qui le fait.
C'était aussi
l'occasion de rencontrer d'autres artistes et de voir qu'on n'est pas
tout seul à surmonter les difficultés du quotidien.
Le 28 juillet jour de la dernière
représentation j'ai noyé mon chagrin de la fin du festival
en allant voir 4 spectacles que je n'avais pas encore eu l'occasion d'aller
voir.
Mais malgré un petit coup de fatigue
au deux tiers du festival j'aurais pu continuer à jouer pendant
longtemps tellement le plaisir était intense.
Maintenant la question évidente qu'il
va falloir se poser: "Quand est-ce qu'on y retourne et avec quel
spectacle ?"
Mais c'est une autre histoire
.
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